
Voyage en Crête J4, dimanche 25 mai 2025.
Nous quittons La Cannée (Chania) pour aller visiter le Palais de Phaistos à midi et pour dormir à Matala.
Sur la route : Première observation : le Myrtil de Zeller (Maniola telmessia) sur une Knautie:

Il remplace notre Maniola jurtina (le Myrtil de chez nous) dans les îles égéennes de Lesbos, Samas, Icarie, Patmos, Rhodes..etc..) Distribution.
Myrtil par Jessica + Myrtil par shna-ofab (Observatoire de la faune de Bourgogne)

Observez le dimorphisme sexuel: le dessus du mâle est uniformément marron foncé, alors que la femelle présente une plage fauve sur un fond marron plus clair.

Le dimorphisme sexuel est également visible sur leur revers.
Aurélien-daloz : 🦋 Le Myrtil, l’un des papillons les plus communs, adapte son camouflage en fonction des températures. Explication: 👇 Des femelles moins visibles dans l’herbe sèche! 🔎
Des chercheurs de l’Université d’Exeter ont découvert que les femelles de ce papillon dont les chrysalides s’étaient développées à 11°C présentaient en moyenne six ocelles (taches arrondies destinées à avertir et à effrayer les prédateurs) sur les ailes postérieures, tandis que celles qui s’étaient développées à 15°C n’en présentaient que trois. 🌡 Avec moins d’ocelles, ces papillons peuvent être plus difficiles à repérer sur de l’herbe sèche, plus fréquente en raison du réchauffement climatique. De quoi se camoufler des prédateurs. On pensait que les multiples formes des ailes des papillons étaient dues à des variations génétiques. Cette étude montre que les conditions environnementales ont aussi leur rôle à jouer !
Un bel exemple d’adaptation (au changement climatique?).
Toutefois, l’ocelle* de l’aile antérieure est toujours visible, ce qui est expliqué par son intérêt d’effarouchement envers les prédateurs. La réduction du nombre de taches est beaucoup plus faible chez les mâles, les biologistes évoquant leur possible importance dans la sélection sexuelle.
*(Nom masculin) : Tache arrondie bicolore (évoquant un œil) sur un plumage, une aile d’insecte.
Après avoir comparé le Myrtil de Zeller avec celui de chez nous, je vous propose de les comparer à quelques autres de chez nous lui ressemblant, soyez attentifs, un quiz suivra pour vous tester…
1- L’Amarylis (Pyronia tithonus) :

L’Amarylis : Son ocelle apical noir bipupillé (2 points blancs égaux ou presque) est caractéristique.
De couleur fondamentale fauve et bordée de brun sombre, la femelle est plus grande, avec les ailes dépourvues de dessins médians. L’espèce est plus grande que le Fadet commun et plus petite que le Myrtil.
Observez ci dessous que les mâles ont une bande androconiale* noire sur le dessus des ailes antérieures.
*Goupe d’écailles modifiées munies de glandes diffusant des phéromones susceptibles d’attirer les femelles durant la parade nuptiale.

2- Le Fadet commun ou Procris (Coenonympa pamphilus) :

Pour aller plus loin : Jean-Louis LOVISA + Observatoire de la faune de Bourgogne + Jessica-joachim.
Bilan : Petit (23-33 mm), il se pose toujours ailes relevées. De profil, l’aile ant. est orange terne à bordure grise. Un ocelle tricolore. L’aile post. est brun gris à l’avant, gris clair à l’arrière avec quelques ocelles peu visibles. Le Fadet est petit et fade …
3- Le Céphale (Coenonympha arcania, Linnaeus, 1761), 28-35 mm.

Pour aller plus loin : Jean louis LOVISA + Observatoire de la faune de Bourgogne + Jessica.
Jessica propose une liste des espèces semblables.
Attention dans l’article de la SHNA-Ofab, il est écrit : la littérature mentionne quelques cas d’hybridation avec le Mélitée. Il s’agit du Mélibée ou Fadet de l’élyme (Coenonympha hero), présent dans le nord-est de l’Europe.
Lepido.ch précise que le Céphalion est une espèce issue d’une hybridation ancienne entre le Céphale et le Satyrion. Son ornementation est assez variable : on peut observer toutes les formes intermédiaires entre ces deux espèces, ceci d’autant plus que les 3 espèces peuvent aujourd’hui s’hybrider entre elles.
Bilan : Le Céphale est celui, de ces 4 papillons, qui attire le plus le regard : une large bande blanche avec un gros ocelle à l’avant et plusieurs petits à l’arrière, ils sont noirs pupillés de blanc et cerclés de orange puis de noir. Le nombre et la taille des ocelles des 2 ailes est variable.
Prêts pour le Quizz ?





Pour aller plus loin avec les papillons de jour.
Réponses :
1: Amarylis (ocelle apical noir bipupillé de blanc) © J. Touroult INPN
2: Céphale (large bande blanche avec un gros ocelle à l’avant et plusieurs petits à l’arrière) © butterfliesofcroatia
3: Facet commun (aile postérieure fade) ©lepinet
4: Myrtil de Zeller (photo personnelle)
5: Myrtil : Aile post. grise à mini ocelles noirs (donc mâle ou femelle?) Aile ant. orange à marge brune. © Jessica. Si c’était une femelle, l’aile post. serait plus colorée (brun roux avec une zone centrale plus claire)
Nous continuons notre route
Plante 1: Elle produit un latex toxique pour les herbivores. En quelques semaines, elle peut se transformer en un arbrisseau spectaculaire de 2m, porteur d’ombelles de fleurs jaune d’or.
Ses tiges robustes peuvent faire plusieurs cm de diamètre. Les feuilles basilaires (30 – 60 cm), pétiolées, à contour triangulaire, sont tri à quadri pennées. Ombelles de 4 à 8 cm de diamètre et de 20 à 40 rayons. Pas de bractées à la base de l’ombelle principale. Fruit elliptique (15 mm), aplati, à marges ailées.

Il s’agit de Ferula communis L., 1753, la Ferule commune, grande Férule ou encore Pamelier (Apiacée)
Elle fleurit en mai-juin, se présentant sous forme d’un arbrisseau aux ombelles spectaculaires par leur taille.
La férule est crainte par les bergers : quand elle commence à monter à fleurs, elle élabore un principe anticoagulant ; or, c’est l’époque de la transhumance et si les bêtes en mangent elles peuvent mourir d’hémorragie, ou montrer des troubles digestifs, nerveux et respiratoires.
Cet effet anticoagulant est étudié pour une utilisation en médecine humaine. Quand la férule est sèche, elle gonfle comme une éponge et peut étouffer l’animal.
N.B. : Le genre Ferula comprend 2 espèces : Ferula communis et Ferula asafoetida.
Cette plante semble attirer de nombreux insectes :



Sur une tige de Férule de l’an passé :

Partis de Chania (La Cannée), vers midi, nous faisons un arrêt pour visiter les ruines du palais minoen de Phaistos.

C’est avec celui de Cnossos le plus ancien des palais crétois. Le site est resté tel qu’il était lors de sa redécouverte par des archéologues italiens, contrairement au site archéologique de Cnossos.
Lors des fouilles du tout début du XXe siècle y a été trouvé le célèbre disque de Phaistos en 1908 par l’archéologue italien Luigi Pernier. (Il se trouve au musée d’Héraklion). Les vestiges retrouvés sur la colline de Phaistos indiquent que le site aurait été occupé dès 4000 avant notre ère, au Néolithique.


Tout comme de nombreux palais Minoens, Phaistos fut victime de tremblements de terre.
Il fût détruit et reconstruit à plusieurs reprises.
Vers 150 avant J.C., Phaistos aurait été définitivement détruite par la ville voisine de Gortyne:
« Des trois villes fondées par Minos, la dernière, Phaistos, fut entièrement détruite par les habitants de Gortyne. Elle se trouvait à soixante stades de cette ville, à vingt de la mer et à quarante du mouillage de Matalon. Les auteurs de sa destruction sont devenus les maîtres de son territoire » Strabon, « Géographie » (X 4,14)
Représentation du palais à la belle époque …


Vue en direction de la plaine du Messara depuis les ruines du palais.

Notre impression : L’argent du million de visiteurs par an de ce site remarquable devrait être réinvesti pour la protection et l’amélioration de ces ruines qui restent pratiquement en l’état depuis leur découverte il y a plus d’un siècle.
Dans les jardins du site :

Arbrisseau rampant rustique qui pousse entre les roches d’un vieux murs du palais. Il est cultivé pour ses boutons floraux qui, confits dans le vinaigre, entrent dans la composition de la tapenade, agrémentent les pizzas ou les steaks tartares. Utilisé dans la cuisine méditerranérenne.

Arrivée à l’hôtel de Matala :

et 2 Poacées :
