Voyage en Crête J5, matinée du lundi 26 mai 2025.

Programe de la matinée : Visite de Mátala puis montée sur le plateau de Lassithi.

Visite de Mátala:
Le site était déjà peuplé à l’époque du Néolithique, c’est à cette période que des grottes artificielles ont été creusées dans la falaise de la baie de Mátala.

Durant la Période minoenne de 2700 à 1200 AC., Mátala fut le port de la ville de Phaistos. 
Par la suite, Mátala devint un village de pêcheurs. À présent, le village vit essentiellement du tourisme.
Les grottes servirent de repaires de hippies dans les années 1960.

Aujourd’hui, c’est une station balnéaire commerciale (restaurants et boutiques) …

où le côté hippies (de « hipster », nom donné dans les années 50 aux musiciens de jazz et à leur mode de vie bohème que le slogan « Peace and Love » résume) est entretenu pour le folklore :

Tous les ans, aux mois de mai/juin, un festival de musique rock seventies/reggae a lieu non loin de la plage. Il s’agit du « Matala Beach Festival« .

Côté plage :

Côté boutiques/restaurants :

Nous quittons Mátala en direction du plateau de Lassithi.

10h : Arrêt 1 en bord de route à quelques km de Mátala :
Port buissonnant et arrondi. Feuillage très réduit, argenté, soyeux et persistant, qui brille sous le soleil.
Il présente une multitude de tiges florales fines formant une boule dense.
Endémique de Crète, Sicile, Grèce et iles Egée, une de +  !

Dans une de ses fleurs, une sauterelle (car antennes longues) mâle (car pas d’ovipositeur).

Il s’agit de Convolvulus dorycnium, Liseron doricnien

N.B. : 3 ssp :
–Convolvulus dorycnium L. subsp. dorycnium: 
–Convolvulus dorycnium L. subsp. oxysepalus (Boiss.) 
–Convolvulus dorycnium L. subsp. subhirsutus (Regel & Schmalh.)

Convolvulus elegantissimus , le LISERON ÉLÉGANT
Proche de Convolvulus dorycnium dont il est considéré par certains comme une sous-espèce, il en diffère par la couleur vert argent de ses feuilles et par ses fleurs, au centre de couleur claire. Vient en bordure des chemins, sur les talus et les coteaux.

Plante 2 : Tige robuste et glauque. Feuilles coriaces, principalement à la base de la tige, grandes, épaisses, bleu-gris et en forme de U. Inflorescences très compactes à longues bractées foliacées retombantes.
Plante des sables maritimes. (on voit la mer au loin, nous ne sommes pas loin de Mátala) FloreAlpes.

Cyperus capitatus Vand., 1771, Souchet en tête, Souchet en bouquet arrondi. Cypéracée.
Pousse en colonies dans les sables côtiers, se propageant par des racines écailleuses sous-sableuses.

Plante 3 : FloreAlpes : Bugrane très ramifiée, ligneuse à la base, formant des touffes assez compactes. Feuilles trifoliées, très petites et très nombreuses. 20-60 cm, Tiges avec des poils glandulaires très collants et très denses de 0,2-0,5 mm la rendant visqueuse et parfois avec poil glandulaires plus longs.
Fleurs à étendard strié de rouge sur le dos. Plante des garrigues côtières et zones salées, sur sols sableux.
Feuilles florales simples, à folioles ovales, denticulées, la terminale pétiolulée et plus grande.

Carnets-botaniques-n°212 p. 23 : Cette plante est une version réduite d’Ononis ramosissima Desf. et à graines lisses (tuberculeuses chez O. ramosissima).
Il s’agit donc de : Ononis talaverae Devesa & G.López 1997, Bugrane de Talavera.

Plante 4 : Cette grande graminée se reconnaît facilement à ses inflorescences dont la partie terminale est bifurquée et porte systématiquement deux épillets. Chaque inflorescence est pourvue d’une longue bractée foliacée. Observée en abondance le long des routes.

Hyparrhenia hirta (L.) Stapf), le barbon hérissé. Poacée.

11h : Arrêt 2 en bord de route :

Plante 5 : En dépit de son nom, cet arbrisseau buissonnant d’une hauteur de 50 à 100 centimètres, qui ne se rencontre qu’en Crète, n’a aucun rapport avec son homonyme tropical. Ses feuilles se composent généralement de trois folioles oblongues, ovales et velues, plus rarement au nombre de cinq. Les fleurs roses ont à leur base des bractées poilues et ciliées, et composent un superbe épi pyramidal. Vient sur les talus et les versants des collines, sur les falaises des gorges, souvent en grandes colonies qui créent de superbes paysages. Les fruits sont de petites gousses d’une à 2 graines, cachées dans le calice. (altitude de 0 à 600 mètres). Base : tronc de plusieurs cm de diamètre.

Il s’agit d’Ebenus cretica, Ebenier de Crète, Ebène de Crète, (Shrubby sainfoin en anglais). Fabacée.
Endémique de Crète!

–Acanthus spinosus L., 1753, Acanthe à feuilles épineuses. Acanthaceae.
Inflorescence de fleurs blanches à bractées roses, épineuses. Originaire du bassin méditerranéen, elle se distingue par son feuillage profondément découpé, plus fin et plus épineux que celui de l’Acanthus mollis qui a des feuilles plus grandes, souples, presque molles. A maturité ses graines explosent et vont se disséminer dans son entourage proche ce qui peut la rendre envahissante. Acanthos = épine.
L’acanthe était la plante décorative préférée des grecs et des romains. Sa feuille a inspiré le sculpteur athénien Calimaque au 5e sièce avant JC pour illustrer les fameux chapiteaux corinthiens.

–Brachypodium : Du grec ‘brachys’ (court) et ‘podion’ (petit pied)

–Gladiolus italicus Mill., 1768,  syn. Gladiolus segetum Ker Gawl. Iridaceae.

Observations 9, 10 et 11 :

–Cétoine grise, Oxythyrea funesta.
Elle doit son nom de genre à sa forme en bouclier (du grec ὀξύς / oxús, pointu, et θυρεός / thyreós, bouclier), le nom d’espèce funesta évoquant sa couleur noire (latin funesta, « funéraire, funèbre »).

–Pieride du réséda ou Marbré-de-vert (Pontia daplidice)
Tire son nom d’une des plantes nourricières de ses chenilles, le Réséda jaune.

–Stictoleptura cordigera (Fuessly, 1775), Lepture porte-cœur.
Caractéristique : élytres rouges marqués d’un motif noir central en forme de cœur. Les antennes, pattes et le reste du corps sont noirs mat, ainsi que l’extrémité des élytres.

Observations 12, 13 et 14 :

–Centaurium pulchellum (Swartz.) Druce, 1898, Érythrée élégante.  Gentianaceae.
Latin : pulchellus signifie joli.  Fleurs toutes pédonculées, plus petites que chez C. erythraea, en cyme dichotome lâche. Corolle rose, à tube long de 7-13 mm et lobes longs de 3-5 mm. Calice à 5 angles saillants, égalant presque le tube de la corolle
FloreAlpes : Elle est souvent assez trapue et ramifiée presque dès la base avec souvent de nombreuses fleurs, ce qui permet de la différencier de C.tenuiflorum, plus haute et ramifiée uniquement dans la partie haute.

–Helichrysum stoechas ssp barrelieri, Immortelle. Astéracée.
 Vivace, cotonneuse, ligneuse à la base ; atteint 50 cm. Feuilles spatulées, étroites, alternes, non aromatiques. Capitules subsphériques, d’un beau jaune. Lieux rocheux, garrigues. Est méditerranéen.

–Lactuca tuberosa Jacq. 1770. Lactuca cretica Desf. Astéracée.
Lactuca vient du verbe lacto qui signifie contenir du lait, faisant référence au latex qui s’écoule de la plante coupée. Tuberosa, du latin, caractérisant sa racine tubéreuse.
L’aire de répartition naturelle de cette espèce s’étend de l’est de la Méditerranée jusqu’à l’Iran et Oman.
Observez les bractées du calice : leur couleur, mais aussi, + elles sont internes, + elles sont longues.

Observations 15, 16 et 17 :  

–Lotus tetragonolobus L., 1753, Lotier tétragonolobe, Lotier pourpre. Fabacée.
Plante annuelle de 10-40 cm, mollement velue, couchée ou ascendante, à racine grêle. Folioles obovales.  fleurs d’un pourpre foncé, solitaires ou géminées sur des pédoncules égalant ou dépassant peu la feuille, munis d’une petite feuille au sommet. On trouve la plante sur tout le pourtour du bassin méditerranéen.

-Sarcopoterium spinosum, à revoir : Voyage en Crête, matinée du J3 : samedi 24 mai 2025.

–Scirpoides holoschoenus (L.) Soják, 1972, Faux scirpe jonc, Scirpe jonc. Cypéracée.
Pousse dans les milieux humides. Vivace, qui se présente en grosse touffe comme les Joncs. Son ombelle de têtes globuleuses, prolongée par une bractée dressée, est caractéristique.
Atlas-sahara : Ce Scirpe forme des touffes denses de près d’un mètre de haut ; il se reconnait à ses petites inflorescences sphériques déjetées sur le côté d’une bractée dure et très piquante.

Observations 18 :

Glebionis coronaria (L.) Cass. ex Spach, 1841, Chrysanthème couronné, Glébionide couronnée.

Comparaison des calices et fleurs ligulées d’Anacyclus radiatus (FloreAlpes) (à gauche) et Glebionis coronaria (à droite).

Observation 19 :

Synonyme Thapsia decussata. Les feuilles présentent des divisions linéaires assez larges, qui se fanent à la floraison, comme celles de la férule. Les ombelles sont généralement globuleuses et jaunes ; l’inflorescence entière peut atteindre plus d’un mètre de hauteur, ce qui la rend bien visible en pleine nature. Le fruit possède deux ailes membraneuses caractéristiques.

Intérêts :
-Elle a donné son nom à  la thapsigargine, une molécule testée pour traiter certains cancers ou la Covid-19.
-On l’utilise dans les rivière où il y a du poisson. On l’ecrase dans un sac perméable puis on le plonge dans de l’eau de la rivière retenue. A la fin tous les poissons flottent, on les ramasse.

12h07 : Nous continuons notre montée, freinée d’abord par un troupeau de moutons, puis un brouillard très épais ….

Avant de plonger dans le brouillard de la descente vers le plateau :

Arrêt de12h15 : Observations 21, 22 et 23 :

–Petrorhagia dubia (Raf.) G.López & Romo, 1988, Pétrorhagie douteuse, Pétrorhagie veloutée, Oeillet douteux, Oeillet velouté.
Herbacée annuelle mesurant de 25 à 60 centimètres de haut, mais pouvant atteindre 90 centimètres. Les feuilles, mesurant jusqu’à 6 centimètres de long, engainent la tige à la base. L’inflorescence est une grappe de fleurs compactes dont la base est envelopée dans de larges bractées à pointes en griffes.
Les pétales rose vif ou lavande avec des veines plus foncées. Chacun est en forme de cœur ou divisé en deux lobes à l’extrémité. Tige couverte de « poils » courts lui donnant un aspect velouté.

–Campanula spathulata ssp filicaulis. Endémique du Centre et Est de la Crète. Orchid-nord + Phrygana
Les feuilles à la base sont elliptiques et ont un long pétiole. Les fleurs bleu-violacé parfois plus pâles, sont sur de longs pédoncules filiformes (d’où le nom de filicaulis). La corolle est ouverte et divisée jusqu’à la moitié. Son nom d’espèce fait référence à la finesse de sa tige. Endémique de Crète!

Nous l’avons trouvée comme sur cette photo, poussant sous la protection d’un Sarcopoterium spinosum vu en fleurs en fin de matinée du J3.

–Picnomon acarna L. Cass, Picnomon acarne. Astéracée.
Tige dressée ailée et très épineuse (10 à 50 cm ). Les feuilles alternes poilues (poils aranéens) ont 3 à 4 dents pointues de chaque côté se terminant par de longues épines jaune pâle à dorées (jusqu’à 1,5 cm). Entre les dents, il y a des denticules épineux denses. Elles ont une largeur de 1 cm et une longueur de 8 à 12 cm. Bractées des fleurs semblables aux feuilles. Les petites fleurs sont roses. Proche du cirse. En grec Picnomon : dense, dru, serré.
FloreAlpes : Seul représentant de son genre dans notre flore. Cette plante proche des cirses se reconnait à son port généralement très ramifié, ses feuilles nombreuses et très épineuses, ainsi que ses petits capitules cylindriques entourés de nombreuses bractées.

Arrêt de 12h35 : Observations 24 et 25 : 2 plantes déjà vues :

Observations 26, 27 et 28 :

–Bellardia trixago (L.) All., 1785, Bellardie trixago, Bartsie trixago, Bellardie germandrée. Scrophulariaceae, / Orobanchaceae.
Hémiparasite velue glanduleuse à tiges dressées et à feuilles étroites, dentées et opposées. Inflorescence en épi terminal quadrangulaire. Corolle généralement blanche à casque pourpré.

-Polygala venulosa Sibth. et Sm.,   secteur Egée, Chypre, Anatolie; commun en Crète.
Polygala (=beaucoup de lait) en référence à la croyance que ce genre favoriserait la production de lait des ruminants.
Venusola (=petites veines= pour les veines ornant ses pétales.

La fleur de Polygala est particulière. Description :

Photo de gauche : Fleur entière. Le calice est formé de 5 sépales de taille très inégale. 3 petits verts et 2 très grands, ressemblant à des pétales (à droite et à gauche de la corolle qui est au centre).
La corolle est formée de 3 pétales très inégaux, en partie soudés :
Photo du centre : le pétale inférieur dont l’extrémité est frangée.
Photo de droite : les 2 autres pétales soudés en tube.

–Asparagus acutifolius L., 1753, Asperge à feuilles aiguës, Asperge sauvage. Asparagaceae.
Tiges ligneuses striées, très ramifiées, retombantes et pubescentes, buissonnantes pouvant dépasser 1m.
Feuilles : cladodes fasciculés courts et piquants, mucronés, vert foncés, persistants.
Fleurs jaunes-verdâtre, odorantes, solitaires ou par deux.

Observation 29 :

Il s’agit d’Anthyllis vulneraria subsp. rubriflora Arcang., 1882, Anthyllis à fleurs rouges. Fabacée.
FloreAlpes : Les sous-espèces d’Anthyllis sont parfois difficiles à déterminer.
Ses tiges sont dressées. Feuilles basales à folioles latérales très réduites. Les calices sont pourprés dans leur partie haute (photos 1 et 2). C’est une espèce méditerranéenne des pelouses sèches.

Observation 30 :

Sur la photo 1, on observe ses fleurs roses, dépassées par les bractées de l’involucre.
Sur la photo 2, on observe sa racine fusiforme, pivotante, ses feuilles linéaires, demi-embrassantes.
Il s’agit de Tragopogon porrifolius L., 1753, le Salsifis à feuilles de poireau, Salsifis du midi. Astéracée.

Observation 31 :

Il s’agit d‘Helix aspersa aspersa, le Petit-gris, (Vitesse mesurée : 0,048 km/h)

Les escargots sont très présents dans l’alimentation crétoise et ce depuis l’époque minoenne.
Des recherches ont démontré qu’ils avaient des propriétés bénéfiques pour protéger le coeur et les artères. En effet, ils contiennent des acides gras essentiels, provenant des herbes sauvages riches en antioxydants dont ils se nourrissent. Il s’agit d’acide alphalinoléique : le même que celui qu’on trouve dans l’huile d’olive, mais en quantité beaucoup plus importante.

Dans le dialecte crétois « chochlios » signifie escargot, ils peuvent être frits avec de la farine et de l’huile d’olive chaude dans une casserole, puis arrosés de vin (ou de vinaigre), ils sont prêt à servir sous le nom de « chochlioi boubouristoi ».

Cuisiner les escargots de Crète + Escargots frits au romarin (Boubouritsi)

Observation 32 : Une dernière endémique de Crète avant le repas …

Ceux qui croient qu’il n’y a jamais eu de constructeur automobile en Grèce se trompent. Il y eût, dans les années 1960 et 1970, quelques constructeurs automobiles produisant de petits véhicules pour le transport agricole et local. Nous en avons croisé quelques-uns : les modèles crétois Minotaurus et Knossos. Dans les villages, on trouve encore de nombreux tracteurs de différentes marques, souvent dans un état déplorable mais qui fonctionnent encore !

Tricycle de Knossos et Tricycle Minotaure crétois , à voir.

14h, enfin ….