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Papillons de Solutré pour Romane

Papillons de Solutré pour Romane

N.B. : On distingue chez les papillons deux grands groupes :

Les rhopalocères : un nom qui signifie « antennes en massue » car elles ressemblent un peu aux massues qu’utilisent les jongleurs : elles se terminent par une sorte de boule. Il volent tous durant la journée, on les appelle donc papillons de jour (butterflies en anglais) . On peut aussi les reconnaître à leurs ailes, qui se replient un peu comme un livre que l’on ferme.

Les hétérocères : un nom qui signifie que leurs antennes sont de différentes formes. La plupart d’entre eux vole pendant la nuit, c’est pourquoi on les nomme souvent papillons de nuit (moth en anglais). Lorsqu’ils sont posés, leurs ailes restent à plat.
Attention ! Certains, comme les zygènes, volent de jour !

Nouvelle série de papillons photographiés le 5 juillet à La Clayette (71) dans un massif de lavandes:

10 : Originaire des régions méditerranéennes et subtropicales, je migre vers le nord lors des années de sécheresses. Vous pouvez alors me voir en très grand nombre dans des zones où elle est d’habitude absente.

1 : Citron femelle. Ce papillon passe l’hiver sous forme adulte, caché dans les feuilles de lierre ou de ronces. C’est le premier à se réveiller chez nous, dès la fin de l’hiver. Les premiers à sortir de leur torpeur sont tous jaunes, ce sont les mâles. Ils n’ont pas mangé depuis six mois. Ils patrouillent à la recherche de femelles qui, elles, se réveilleront plus tard. La femelle du citron est beaucoup plus claire, presque blanche. On peut alors la confondre avec un autre papillon commun, la piéride du chou. Cependant, la forme des ailes de ces deux papillons permet de facilement les distinguer. Les piérides ont les ailes arrondies, alors que le citron a l’aile pointue au bout, en forme de feuille. Pour aller plus loin…
Gonepteryx rhamni
vit 12 mois, parents et enfants peuvent se cotoyer, la chenille vit sur les Rhamnacées (d’où la dénomination de « rhamni »), tels les Nerpruns, et surtout la Bourdaine.

N.B. : En hiver, le citron ne gèle pas car il fabrique dans les liquides circulant de son corps (hémolymphe) un véritable « antigel » très comparable au glycérol, entrant par exemple dans la composition des antigels automobiles. Cet antigel naturel lui permet de survivre jusqu’à -20 degrés. Au début de l’hiver, le citron évacue une partie de ses fluides, éliminant pratiquement toute l’eau dont il n’a pas besoin.
Les jours ensoleillés d’hiver, les citrons dégivrent et peuvent voler quelques heures.
Recette du citron givré.
Connaissez vous la Bionique, science basée sur l’étude des « inventions de la Vie », en vue de leur transposition à des fins industrielles? Les applications sont légion (d’honneur).

2: Les Hespéries*1 sont des petits papillons aux ailes courtes, généralement brunes et plus ou moins ponctuées de blanc. La Sylvaine est facilement reconnaissable à la disposition de ses ailes au repos.
Pour savoir si c’est un mâle ou une femelle il aurait fallu l’observer de dessus, le mâle possède une strie androconiale*2 noire très marquée sur chaque aile antérieure.
*1 : Les Hespéries (environ 3700 espèces, mais seulement 29 à l’échelle nationale, parmi lesquelles 14 de ces espèces sont des Pyrgus.) ont des antennes très espacées à la base, recourbées en forme de crochets et souvent terminées en pointes. Cette configuration s’oppose à celle des autres papillons de jour, qui eux
ont des antennes rapprochées à la base.
*2 : Groupe d’écailles généralement sombres, émettant des phéromones à rôle aphrodisiaque sur les ailes antérieures des mâles chez certaines espèces.

3:  Le Machaon est un très beau et grand papillon de forme vaguement triangulaire, d’une envergure de 55 à 90 mm. Les ailes postérieures présentent une bande bleue et des ocelles de couleur rouge ou orange , elles sont terminées chacune par une pointe. Le bord de fuite des ailes antérieures est décoré d’une série de demi cercles crème sur fond noir qui est caractéristique.

4: De profil, la Piéride du chou se reconnaît à son aile postérieure jaune clair et son aile antérieure au bord d’attaque noir ainsi qu’une zone noire en forme de boomerang à son sommet, le reste étant quasiment blanc. La femelle présente en sus 3 taches noires sur les ailes antérieures. 
De dessus, le mâle est noir et blanc. La femelle est différente. On parle de dimorphisme sexuel.

5: Je suis la Sésie de l’oseille (Pyropteron chrysidiformis). D’une envergure d’environ 2 à 3 cm, elle se distingue par sa ressemblance avec une guêpe. Son corps noir et jaune, ses ailes transparentes (l’aile antérieure étant nettement plus petite que l’aile postérieure) et sa fine antenne lui confèrent un air menaçant qui dissuade les prédateurs. La femelle pond ses œufs sur les tiges d’oseille commune.
La Sésie de l’oseille est un papillon magnifique et fascinant qui symbolise la biodiversité et la fragilité de la nature. Sa présence dans les prairies et les zones humides est un indicateur de la santé de l’environnement. La disparition des prairies et des zones humides due à l’urbanisation et à l’agriculture intensive est une menace importante pour la survie de ce papillon très original.

6: Il y a un dimorphisme sexuel : le dessus du mâle est uniformément marron clair avec un ocelle noir centré de blanc à l’apex de l’aile antérieure, alors que le dessus de la femelle présente une plage fauve plus ou moins étendue autour de cet ocelle. Le revers du mâle présente aux antérieures de couleur ocre bordé de beige foncé le même ocelle à l’apex, alors que les postérieures de la femelle sont beaucoup plus colorées : une large bande beige encadrée par du marron +/- rouge. (ma photo est celle d’un mâle ?).

7 et 8: Le Petit nacré est de couleur orangé vif, orné de taches noires arrondies. Les revers des ailes postérieures sont marqués de grosses taches nacrées, argentées, très brillantes, caractéristiques.

9: Le Collier de corail, Argus brun ou Azuré brun : Ailes marron frangées de blanc avec une série de lunules oranges en bordure. L’aile antérieure est marquée d’un point noir central.

10: Cette noctuelle est décrite par Jessica.

Voici une nouvelle série de papillons photographiés à Solutré :

1 : Mon profil est très différent de ma vue ailes ouvertes : de dessus je suis orange avec des taches noires, à l’exception de la partie apicale de mes ailes antérieures qui est noire à taches blanches.
Mon nom vernaculaire m’a été donné en traduction du nom « Bella dona » attribué par le naturaliste suédois Carl von Linné, nom qui associait la grande beauté de ses ailes à celle des élégantes qui consommaient de la belladone pour dilater leurs pupilles.
Alors que la grande majorité de nos papillons sont sédentaires et ont une, voire deux générations par an, la Belle dame est un grand migrateur dont le cycle se fait sur 6 générations. Pour aller plus loin…

2 : Pour me distinguer de mes semblables : Trigobert.

3 : Mes ailes postérieures possèdent des lunules bleues et une longue queue noire à bout blanchâtre. Mes chenilles se nourrissent des feuilles des arbustes, surtout le Prunelier (Prunus spinosa) et le Cerisier de Sainte-Lucie (Prunus mahaleb). Très abopndants sur les pentes de la roche de Solutré.

4 : Le dessus des ailes du mâle est jaune vif. Le dessous est plus clair avec un point brun rougeâtre situé dans la région discoïdale. La femelle est blanc-verdâtre. L’aile antérieure est falciforme alors que l’aile postérieure se termine par une pointe dans la partie médiane. Piéride du Nerprun ou citron.
Le Citron porte le nom scientifique Gonepteryx rhamni. Le nom de genre Gonepteryx vient des mots grecs gonia (γωνία) signifiant « angle » ou « anguleux » et pteron (πτερόν) signifiant « ailes », en référence à la forme anguleuse des ailes des papillons de ce genre. Le nom d’espèce rhamni se réfère aux Rhamnacées, la famille à laquelle appartiennent les plantes-hôtes de ce papillon.

5 : Je suis la Zygène de la coronille. Aide à la détermination.
N.B. : 40 espèces de Zygènes peuplent la partie européenne de la France.
Dans le monde animal, des couleurs vives et tranchées, comme le noir et le rouge, ou le jaune et le rouge, signalent aux prédateurs éventuels qu’on est toxique ! Les zygènes, pour leur part, contiennent du cyanure, un poison très violent. Les prédateurs ont appris à reconnaître ces couleurs et ne mangent pas les animaux qui les portent. Mais il y a des petits malins ! Certains animaux complètement inoffensifs ont adopté ces tenues colorées ; ainsi ils ne sont pas mangés car les prédateurs pensent qu’ils sont toxiques !

Voici une 2e série de 6 papillons photographiés à Solutré :

1 : Je suis le Gazé ou la Piéride de l’Aubépine.
Les piérides comptent 1200 espèces dans le monde. Certaines de mles cousines sont considérées comme « ravageuses » (Piéride du chou et Piéride de la rave). Je suis aisément reconnaissable grâce à mes nervures noires très visibles et mes ailes translucides dépourvues de dessins alaires.

2 : Je suis le Sylvain azuré. Vidéo. Observé posé au sol dans une clairière forestière ensoleillée sur sol calcaire. Papillon de grande taille avec le dessus noir avec des reflets bleutés et des taches blanches.
Pour observer ses chenilles, ses œufs sont pondus au recto des feuilles de Chèvrefeuilles abondants dans les bois de notre région.

3 : Il s’agit du Sphinx de l’épilobe. Le fond des ailes antérieures est vert (parfois brun ou gris), avec une bande médiane sombre. Les ailes inférieures sont jaunes avec une marge brune.
Sa chenille ne porte pas de petite corne à l’arrière du corps contrairement aux autres chenilles de Sphinx. 

4 : Je suis le Sylvain azuré de profil.

5 : Je suis le « Grand sphinx de la vigne », encore que cette plante ne soit pas ma préférée, et mieux vaut compte tenu des pesticides. Difficile de se fondre dans la nature avec une telle parure rose et vieil or ! Voir sa chenille.

6:  Mes ailes sont brun foncé, ternes, mon abdomen est zébré de noir, de rosé, de blanc et d’un peu de rouge près du thorax, Je suis le Sphinx du liseron. Ma forme, très aérodynamique, fait de moi l’un des plus puissants volateurs capable d’atteindre des pointes à 100 km/h ou de maintenir une vitesse de croisière de l’ordre de 50 km/h sur un long trajet (d’Afrique jusqu’en Scandinavie en traversant la Méditerranée et en passant au dessus des Alpes). Au cours de ces migrations, la femelle pond dès qu’elle rencontre un milieu favorable abritant des liserons. Je butine en vol stationnaire.

Voici 6 papillons vus et photographiés le 26 juin 2025 à Solutré:

1 : Petit sylvain

2 : Moro-sphinx

3 : Myrtil

4 : Demi-deuil mâle

5 : Demi-deuil femelle

6 : Sylvain azuré

Auteur/autrice

  • Biologiste amateur et photographe amateur, amoureux de la nature, je partage ici mes observations faites au cours de mes promenades. Ce blog est dédié à tous les naturalistes qui oeuvrent au quotidien pour l'étude et la préservation de la nature qui nous entoure. Comme le site insectes.org, jai l'intime conviction que les connaissances, qu'elles soient le fait d'amateurs ou de scientifiques de renom, doivent être mises à la disposition de chacun, pour former une bourse du savoir gratuite et sans prétention. Je compte sur l'indulgence bienveillante du lecteur à l'égard des fautes dont cet article est, comme les bonnes viandes, persillé. Merci de ne pas hésiter à me les signaler dans vos commentaires.

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