
Voyage en Crête, J1 : jeudi 22 mai 2025.
Avec une superficie de 8 336km2, la Crète est la plus grande île de l’archipel grec. Longue de 250km, elle mesure environ 60km à son point le plus large et 12km à son point le plus étroit.
On dénombre 2000 espèces de plantes, dont 160 sont spécifiques à l’île. Elle compte de nombreuses espèces d’orchidées (dont 14 endémiques).
Arrivés la veille à Heraklion, le Jeudi 22, nous sommes réveillés dans notre hôtel à 6h19 …

Départ d’Heraklion,
Arrêt 1 au lac de KOURNAS.


A deux pas du lac, et BIM ! Notre première endémique :

Cette endémique de Crète constitue l’unique représentant du genre.
Les feuilles pennatifides (d’où son nom d’espèce), découpées, dentées, sont groupées à la base.

Fleurs de couleur blanche à lavande, à pétales allongés et réfléchis vers l’arrière.

Sur la photo de gauche, les tiges basales et caulinaires portent des infloresences qui se terminent à peu près à la même hauteur.
Photo 1 : Les tiges basales et caulinaires portent de grandes inflorescences en grappes allongées et fournies se terminant à peu près à la même hauteur. Photo plante entière.
Photo 2 : le pistil long et épais émerge d’une « aumônière » formée par 6 grosses étamines fusionnées de + en + violettes vers le haut.
Planetefleurs.fr : Cette plante a une efficacité photosynthétique maximale par faible ensoleillement, ainsi elle croit sur des falaises dans des gorges profondes et étroites. Le fait qu’elle appartienne à un genre monospécifique endémique indique qu’elle est génétiquement éloignée de ses plus proches parents, et donc que de nombreux intermédiaires ont disparu. La conclusion a à laquelle on arrive est qu’il s’agit d’une espèce relique qui se serait maintenue en Crète dans des gorges profondes à l’abri de la lumière. Le climat qui sévit dans la région méditerranéenne pendant les périodes interglaciaires et donc actuellement, n’est pas en général compatible avec une physiologie nécessitant un faible ensoleillement.
Son nom vient des mots grecs pétra (pierre) et marula (laitue) en référence à son utilisation traditionnelle en salade car les jeunes pousses sont consommées en Crète, crues, braisées ou cuites au four.
Toute la plante rend un lait douceâtre.
Il s’agit de : Petromarula pinnata, Pétromarula pennée, laitue des rochers, mais c’est une campanulacée !
Carte des observations de Petromarula pinnata en crête :

Fleur n°2 : Particularité : sa tige et surtout ses feuilles froissées sentent le goudron.

Ses tiges sont robustes, cannelées et couvertes de poils courts.
Herbacée pubescente-glanduleuse formant des touffes pouvant dépasser 1m avec des tiges longues, fines et assez peu ramifiées. Les feuilles sont à trois folioles minces et lancéolées, elle sont couvertes de petits poils glanduleux qui sécrètent une substance huileuse à odeur caractéristique de bitume.
La carène des fleurs est blanche; les ailes, plus longues que la carène, ont une belle couleur lilas.
Les fleurs sont réunies en un faux capitule globuleux comportant une quinzaine de fleurs entourées par un calice à dents fortement ciliées-plumeuses (Photo 1).
Il s’agit de : Bituminaria bituminosa (L.) C.H.Stirt., 1981, Psoralée à odeur de bitume, Trèfle bitumeux. Fabacée originaire du pourtour méditerranéen. Voir : Escapade dans les calanques de Cassis (1er juin 23).
Fleur n°3 :

Il s’agit de : Centaurium pulchellum (Sw.) Druce, 1907, Érythrée élégante. Gentianacée.
Fleur n°4 : C’est un arbuste de 2 à 5 m de haut.

Ses feuilles ridées couvertes de poils raides dégagent un parfum aromatique au froissement. Il produit une profusion de fleurs aux couleurs vives, allant du jaune à l’orange, parfois mélangées à des nuances roses ou rouges donnant des fruits qui sont ingérés puis dispersés par les oiseaux ou d’autres animaux comme les mammifères. Son feuillage vert sombre est rugueux au toucher et dégage une odeur caractéristique très agréable lorsqu’il est froissé. En revanche, les fruits noirs produits par la plante, bien que décoratifs, sont toxiques et doivent être tenus à l’écart des enfants et des animaux domestiques.
Avec plus de 650 variétés, il est très apprécié comme plante ornementale, mais, très envahissant, il menace la flore naturelle de tous les pays dans lesquels il est introduit.
Il fait partie des 100 pires espèces envahissantes selon l’UICN.
Il s’agit de : Lantana camara, le Lantanier ou Camara commun, Verbenacée.
Fleur n°5 : Petit arbuste buissonnant du bassin méditerranéen (Balkans, Turquie, Crète…).

Photo de gauche : La floraison était passée, observez les fruits secs que nous n’avons pas croqués …
Diffère des Lamiacées françaises tant au niveau des feuilles, des fleurs que des fruits.
Ses feuilles caduques composées de 5 à 7 folioles, longs segments étroits palmés, pouvant atteindre 10 cm, rappellent un peu le feuillage léger du chanvre sans bords dentés. Lorsqu’on froisse ses feuilles, une odeur épicée de poivre, à la fois florale et animale, rappelle celle du cuir.
Les fleurs d’un rose violacé se développent au bout des rameaux souples et dégagent un délicat parfum de miel qui attire les insectes et notamment les abeilles.
Les fruits sont des grappes de drupes grisâtres rondes qui se forment en automne et perdurent une bonne partie de l’hiver. A la fois animal et floral, leur parfum épicé est proche de l’odeur du cuir, du poivre et du citron. En France, on le rencontre surtout comme espèce ornementale dans parcs et jardins.
Son nom autre vernaculaire d’agneau chaste tient au fait que les moines, au Moyen-âge, en mâchaient les fruits pour leur goût poivré mais aussi afin de diminuer leur désir sexuel car ils seraient anaphrodisiaques par une action bloquante sur les hormones androgènes mâles. Voir : Jardinage le monde.
Selon la mythologie, lorsque Prométhée fut libéré par le Centaure Chiron, il lui posa sur la tête une couronne de branches de cet arbuste en guise de souvenir de ses liens qui étaient faits de cette plante. En outre, Homère explique dans l’Iliade qu’Achille attacha les fils de Priam à l’aide de ces branches dans les bois d’Idi.
Il s’agit de Vitex agnus-castus L., 1753, arbre au poivre ou Gattilier, Verbenacée/Lamiacée.
Nous avons observé de nombreux arbres et arbustes en bordure du lac et à de nombreuses occasions durant notre voyage.
N.B. : La Crête est réputée pour ses plantes aromatiques et médicinales.


Le pauvre papillon était pris dans une toile d’araignée, j’ai fini par le libérer, il était épuisé et bien abîmé.
Arrêt 2 en bord de route entre KOURNAS et LA CANNEE.
Plante n°1 : jeune arbuste. Il n’y avait ici que les feuilles. Nous le reverrons plus tard en fruits …

Comme on peut le voir, les feuilles de cet arbuste sont composées de 3 à 5 paires de folioles, elles sont coriaces, vert sombre luisant au-dessus. Elles sont grandes de douze à trente centimètres et alternes.
Il s’agit de : Ceratonia siliqua L., 1753, le Caroubier, une fabacée. (Al-kharroube,en Arabe).
Plante n°2 :

Laurent Francini : Ses très nombreuses fleurs, d’un jaune aveuglant, la distinguent des autres plantes du genre Hypericum. Elle a des tiges rougeâtres, dressées, à petites feuilles linéaires verticillées par trois, sur toute la longueur de la tige. Pétales étroits, beaucoup plus longs que les sépales, et étamines en bouquets, soudées à la base. Plante médicinale, utilisée traditionnellement pour cicatriser les plaies. Vient dans les maquis, sur les talus, les endroits rocheux.
Il s’agit de Hypericum empetrifolium, le Milleperthuis à feuilles de camarine (ou d’Empétrum). Hypéricaée.
Plante n°3 : Vivace atteignant 3m de haut, il en existerait 7 espèces en Crète.

Elle se caractérise par ses feuilles à 3 à 5 lobes triangulaires dont le lobe terminal est beaucoup plus grand que les lobes latéraux.
Distribution : Chypre, îles de la mer Égée orientale, Grèce, Crète, Libye, Palestine, Sicile, Turquie.
Il s’agit de Malva unguiculata (Desf.) Alef., 1862, Mauve (ou Lavatère) à feuilles de bryone, Malvacée.
Plante n°4 :

Sous-arbrisseau, 10 à 30 cm, à nombreuses tiges dressées souvent peu ramifiées. à feuilles linéaires ou lancéolées, sessiles, enroulées, pubescentes, vert cendré. Fleurs purpurines, petites, en cymes axillaires subsessiles.
Il s’agit de Micromeria juliana (L.) Benth. ex Rchb., 1831, Micromérie de Julien, Sarriette de Julien, Sarriette du mont Saint-Julien, une Lamiacée de la région méditerranéenne. Le genre comprend environ 90 espèces.
N.B. : Cette plante serait-elle nommée à partir du rocher du Saint-Julien qui se dresse dans la drôme provençale au-dessus de Buis-les-Baronnies où un sentier dans la garrigue nous entraîne autour de cette lame rocheuse ?
Plante n°5 : il existe 3 espèces voisines dans ce genre en Crète …

Arbrisseau pubescent, ramifié de 50cm de haut. Feuilles lancéolées, veloutées au toucher.
Observez que ses feuilles sont blanchâtres sur le revers, celles du bas pétiolées, celles du dessus sessiles, ce qui nous permet de déterminer l’espèce.
Fleurs jaunes de 2-3 cm de diamètre (4 cm au plus) à lobe supérieur velu + longues que les calices velus et dentés. Elles ressemblent à des fleurs de sauge avec leur casque courbé échancré au sommet et leur lèvre inférieure bifide. La plante fleurit abondamment au printemps, ses fleurs sont regroupées en verticilles, c’est-à-dire en étages, encerclant les tiges.
Les feuilles velues étaient utilisées comme mèches de lampe.
Il s’agit de Phlomis fruticosa, la Sauge de Jérusalem, Phlomis ligneux ou frutescent.
Le nom du genre Phlomis vient du grec phlox, qui signifie « flamme », en référence à la couleur vive de ses fleurs. Fructicosa signifie quant à lui «buissonnant». En effet la Sauge de Jérusalem se présente sous la forme d’un buisson dense et ramifié pouvant atteindre 1 à 1,50 mètres de haut pour 1.75 m de largeur, ce qui lui permet de couvrir efficacement le sol. La plante peut élaborer un mini-tronc ramifié (mais au bois très cassant) d’où ses noms vernaculaires de Phlomis ligneux ou Phlomis frutescent.
L’appellation Sauge de Jérusalem est trompeuse car cette plante n’appartient pas au genre Salvia.
Cette appellation est due au fait que ses feuilles ressemblent à s’y méprendre aux feuilles de Sauge officinale.
Ce Phlomis envahit actuellement l’île, recouvrant de vastes étendues de terre de ses fleurs jaune vif.
Attention : Feuillage parfumé (un peu citroné) au froissement, mais les poils qui se détachent facilement de ses feuilles sont irritants pour les yeux et les poumons et peuvent provoquer toux et éternuements.
N.B. : En France, elle s’est établie sur le littoral de la Côte d’Azur, dans des zones rocheuses escarpées.
Comme divers autres arbustes de ces garrigues (phrygana en Grèce), la sauge en arbre présente deux types de feuilles selon les saisons.
Plante n°6 : Arbrisseau sarmenteux de 50 cm à 1 mètre, originaire du pourtour méditerranéen.

FloreAlpes : Plante ligneuse à fleurs blanches et à feuilles ovales et dentées. Calice de grande taille et étalé à la fructification. Plante des maquis ouverts et des lieux rocheux.
Description de Coste.
Il s’agit de : Prasium majus L., 1753, Grand prasium, Épiaire des brisants, Lamiacée.
Plante n°7 : Présente sur tout le pourtour du Bassin méditerranéen.

Très beau feuillage persistant, vert bleuté, finement découpé.
Fleurs jaune citron, à pétales délicatement frangés.
Il s’agit de Ruta chalepensis L., 1767, Rue de Chalep, Rutacée.
Comparaison FloreAlpes avec Ruta angustifolia (à gauche) :

N.B. : Ces 2 espèces dégagent une odeur très désagréable pour certains.
Plante n° 8 : C’est la seule espèce encore acceptée dans son genre.

Arbuste rustique qui peut dépasser 2 m et qui supporte autant les grandes sécheresses que les grands froids. Se trouve à l’état naturel dans la vallée du Rhône et sur tout le pourtour méditerranéen.
Voir son utilisation aux XVIIIe et XIXe siècles.
Il s’agit de : Spartium junceum L., 1753, Genêt d’Espagne, spartier à tiges de jonc. Fabacée
Plante n°9 :


Ses fleurs sont rassemblées en verticilles écartés à la base, convergents au sommet.
Tiges tomenteuses, redressées, simples, peu feuillées. La plante entière a un aspect velu, gris-vert.
Feuilles tomenteuses en dessous, ridées et bosselées en dessus.
Fleurs rose-violet, avec des marques plus foncées, à deux lèvres.
Il s’agit de l’Épiaire de crête, Stachys cretica subsp. cretica, endémique de Crète et des îles Egée.
Photo.
Sa cousine Stachys cretica subsp. salviifoliaa peut se rencontrer dans le sud est de la France, notamment dans le département des Bouches du Rhône. Par 100% nature.
Observation n° 10 :

Arrêt 3 : Arrivée à l’hôtel OASIS GEST HOUSE.
Aux abords de l’hôtel, nous observons cette plante originaire d’Amérique du sud :

Son nom de genre fait référence au fait qu’elle contient de la nicotine pouvant être utilisé comme insecticide et un autre alcaloïde toxique, l’anabasine, très efficace pour lutter contre les pucerons.
Son nom spécifique fait allusion à la couleur générale de la plante.
C’est une plante arborescente ou plus souvent arbustive, peu dense et peu branchue, pouvant atteindre une hauteur de 8 mètres, mais plus communément de 3 mètres. Son tronc et ses tiges se lignifient et se couvrent d’une écorce lisse et bleutée. Sa croissance est rapide et, du fait de la fragilité de son tronc, la plante est souvent déséquilibrée et penchée.
Ses fleurs de couleur jaune présentent une corolle gamopétale tubulaire longue de 5 à 15 centimètres se terminant par 5 lobes pointus.
Il s’agit de : Nicotiana glauca Graham, 1828, Tabac glauque ou Tabac arborescent, Solanacée.
Dans les jardins de l’hôtel, un arbre fruitier de la famille des Lythracées :

Cultivé depuis la plus haute antiquité. Il fait partie des plus anciennes domestications fruitières avec la vigne, le dattier, le figuier et l’olivier. Mentionné à Jéricho il y a 6 000 ans, les phéniciens vont diffuser sa culture en Méditerranée 3 millénaires avant JC. Il a donné son nom à une ville espagnole.
Ses fleurs évolueront en un fruit de la taille qu’une petite pomme, remplie de graines entourées d’une pulpe fraîche, translucide rouge et sucrée, à l’origine d’une boisson sucrée.
Il s’agit de : Punica granatum L., 1753, le Grenadier commun (vu dans les jardins de l’hôtel).
Et ça se finit ….
